Quelles sont les attentes des consommateurs vis-à-vis de leur logement ? Quels sont les désagréments auxquels ils sont confrontés ? Comment la certification NF Habitat- NF Habitat HQE, qui va au de-là des dispositions réglementaires, garantit un habitat sain et confortable ? Pour y voir plus clair, nous nous sommes entretenus avec David Rodrigues, juriste logement au sein de l’association de consommateurs CLCV.

David Rodrigues s’est engagé pour la défense des locataires et des propriétaires il y a 18 ans, lorsqu’il a rejoint la section logement de l’Association nationale de Défense des consommateurs et des usagers (CLCV). En tant que juriste, il accompagne les adhérents confrontés à des difficultés en lien avec leur habitat. Il contribue également à l’élaboration du référentiel NF Habitat- NF Habitat HQE, un cahier des charges exigeant qui garantit la durabilité et le confort des logements certifiés.

 

Quelles sont les principales difficultés auxquelles les habitants d’un logement sont confrontés ?

De manière générale, il y a deux types de problématiques : celles liées à la gestion du bien et celles liées à l’aspect technique.

  • Dans le premier cas, l’habitant a un problème avec son bailleur ou son syndic sur des régulations de charge, l’absence de réalisation de travaux… On est très régulièrement confrontés à des problématiques liées à la mauvaise relation avec le syndic qui affectent l’ensemble de la copropriété.
  • Dans le second cas, ce sont souvent des problèmes liés à des biens insuffisamment chauffés ou mal isolés.

 

5 « plaies » dégradent particulièrement la qualité de vie des habitants, selon le baromètre Qualitel : le bruit, le froid… Quelles sont celles dont on vous parle le plus souvent ?

Le principal problème, c’est l’isolation phonique et le trouble de voisinage. C’est un problème assez répandu et les Français en souffrent. De nombreuses études, dont le Baromètre QUALITEL 2017, en parlent régulièrement. Le fait d’entendre le voisin du dessus parler, d’entendre ses enfants courir, à long terme cela devient épuisant nerveusement. Surtout lorsqu’il vous fait profiter de sa musique en pleine nuit !

L’autre problème majeur, c’est l’insuffisance de chauffage à laquelle de nombreux habitants sont confrontés. Cela peut venir de différentes causes :

  • L’installation (chaudière, chauffages) est vétuste et le bailleur ne veut pas réaliser de travaux.
  • le chauffage fonctionne bien mais le logement est mal isolé, avec des fenêtres de mauvaise qualité qui laissent passer l’air. Autre phénomène que l’on retrouve souvent : des murs qui ne sont pas suffisamment isolés, ce qui engendre des phénomènes de condensation et de moisissures.
  • Dans certains logements collectifs, la chaudière est bridée et ne chauffe que jusqu’aux 18°C réglementaires. On pourrait se dire que c’est la loi, à ceci près que sur la notion de confort thermiques, 18°C, ça ne veut strictement rien dire. Dans un immeuble des années 1960-1970 par exemple, vous allez avoir des fuites d’air, des sensations de parois froides, ce qui va créer un inconfort thermique.

 

Quelles sont les attentes des consommateurs concernant leur logement ?

Les habitants d’un logement veulent se sentir bien chez eux et cela implique d’avoir une capacité de chauffe suffisante et un bon niveau d’isolation phonique.

Une fois qu’on a traité les questions de chauffage et d’acoustique, c’est la question de la luminosité qui va prendre le dessus. Pourquoi ? Parce que le minimum étant acquis, les habitants vont vouloir un élément de confort supplémentaire : la lumière.

 

La réglementation française suffit-elle à répondre aux attentes des locataires et des propriétaires ?

Avec la réglementation thermique existante, j’aurais tendance à dire oui pour le confort d’hiver. Mais le gros point noir réside dans le confort d’été. Certaines logements neufs, totalement hermétiques et correctement isolés l’hiver se transforment en véritable fournaises dès que la température monte. Avec les périodes caniculaires de plus en plus fréquentes, c’est en train de devenir un vrai sujet.

L’autre point sur lequel il y a une insuffisance selon moi, c’est l’insonorisation. La problématique est prise en compte d’un logement à l’autre, notamment en ce qui concerne les bruits de chutes et de chocs. Mais au sein même du logement, d’une pièce à l’autre, cela n’est pas forcément le cas.

On a aussi de nombreux habitants qui, par manque d’isolation phonique, entendent depuis chez eux le fonctionnement des équipements communs et les va-et-vient dans les parties communes. Ils n’en font pas systématiquement une cause de trouble de voisinage. Mais lorsqu’il y a un dysfonctionnement de l’équipement comme une porte qui claque ou un ascenseur qui grince, la situation devient problématique.

 

Comment contribuez-vous à l’élaboration du référentiel NF Habitat – NF Habitat HQE ?

Ce sont les partages d’expérience entre les promoteurs, les bailleurs, les associations de consommateurs et le Groupe QUALITEL qui permettent de construire ce référentiel. Nous travaillons à l’aide de groupes de travail dédiés. En tant que représentant d’une association de consommateurs, j’interviens sur l’aspect consommateur, afin que soit pris en compte l’intérêt de l’occupant. Ce qui m’intéresse, c’est ce que le référentiel NF Habitat – NF Habitat HQE apporte comme plus-value dans la vie des habitants.

Lorsque la certification NF Habitat – NF Habitat HQE a été créée, nous l’avons accueillie de manière très favorable car elle permettait de gagner en lisibilité. On n’avait plus ces différentes certifications éparses et variées : CERQUAL Qualitel Certification faisait une seule et unique certification.

 

Quel est l’objectif du référentiel NF Habitat – NF Habitat HQE ?

L’idée, c’est de faire en sorte que la certification aille au-delà de la réglementation minimale. En effet, faire une certification pour dire qu’on est conformes ne présente aucun intérêt. C’est s’offrir une médaille parce qu’on a respecté les textes de loi ! Ce qui est intéressant c’est de savoir jusqu’où on va pouvoir aller pour offrir un service et une qualité supplémentaire au consommateur. Et qu’il en soit clairement informé. Pour cela, nous devons être lisibles.

 

La certification NF Habitat – NF Habitat HQE vous semble-t-elle en phase avec les attentes des consommateurs ?

Tout à fait, puisque vous touchez à la fois au confort thermique et au confort acoustique, qui sont deux points cruciaux pour un occupant. Elle permet d’améliorer le bien-être de l’occupant et la performance énergétique du logement.

Certains points du référentiel peuvent paraître plus difficiles à appréhender comme la certification des syndics, par exemple. Les copropriétaires n’y sont pas toujours très sensibles. En tant que juriste de la CLCV, de nombreux copropriétaires viennent me voir parce qu’ils rencontrent un souci avec leur syndic, donc de mon point de vue, c’est un aspect très intéressant.

 

Lors d’une rénovation, comment bien choisir sa certification ?

Quand vous effectuez des travaux importants, il est indispensable de bien choisir vos professionnels et de vous renseigner sur l’entreprise qui va les réaliser. Si vous êtes intéressé par une certification, il est important de bien connaître l’organisme certificateur.

CERQUAL Qualitel Certification montre une volonté évidente de bien faire. Ce n’est pas une norme cosmétique avec un objectif purement commercial ou publicitaire. Il y a une réelle volonté derrière, une philosophie et c’est pour cela que nous sommes membres de l’Association QUALITEL.

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